Parité : une règle difficile à appliquer dans les petites communes

Voting booth during elections

À partir des élections municipales de mars 2026, les communes de moins de 1 000 habitants devront, elles aussi, présenter des listes électorales respectant strictement la parité : autant d’hommes que de femmes. Une avancée, sur le papier, en faveur de l’égalité, mais qui suscite de vives inquiétudes dans le monde rural.

Pour de nombreux maires, la mesure est vécue comme une contrainte bureaucratique, déconnectée des réalités locales. « Cela va conduire à une baisse du nombre de conseillers réellement
motivés, au profit d’une règle imposée d’en haut », estime par exemple Bruno Renaudin, maire de Bissey-sous-Cruchaud, en Saône-et-Loire. Car, dans les villages, constituer une liste est déjà
un défi et il n’est pas toujours possible de trouver autant de femmes que d’hommes.

« La parité ne doit pas se transformer en carcan »
Les raisons sont multiples : beaucoup de femmes sont prises par des responsabilités familiales, professionnelles ou associatives qui limitent leur disponibilité pour participer aux réunions du
conseil municipal ou du bureau. Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), le reconnaît : « Nous partageons l’objectif d’égalité, mais nous comprenons et soutenons les protestations de nos élus. La parité ne doit pas se transformer en carcan qui décourage les bonnes volontés. »

Ce débat n’est pas nouveau : dans d’autres institutions, comme l’attribution de la Légion d’honneur, l’application mécanique de la parité a déjà entraîné des difficultés considérables