Depuis des années, le Journal des acteurs sociaux suit et défend l’idée de la gratuité des transports publics. De nombreuses villes en France l’ont expérimentée, souvent avec succès, et les élus concernés se disent, dans leur majorité, satisfaits de cette décision.
Trois raisons principales expliquent cet engouement. D’abord, la gratuité entraîne une augmentation massive de la fréquentation des bus et tramways, réduisant l’usage de la voiture individuelle. C’est un levier écologique majeur : moins de pollution, moins de congestion, plus de fluidité urbaine.
Ensuite, le coût réel de la gratuité s’avère souvent limité. Certes, il y a perte de recettes tarifaires, mais les collectivités économisent sur la billetterie, les machines de validation, la maintenance et les contrôles, autant de dépenses lourdes et souvent confiées à des entreprises étrangères.
Enfin, la gratuité améliore le climat social. Les tensions liées aux fraudes ou aux refus de payer disparaissent, les agressions contre les conducteurs diminuent et le transport collectif devient un lieu plus apaisé, favorisant le vivre-ensemble.
Vers la transition écologique
Pourtant, la Cour des comptes vient de s’inviter dans le débat, en insistant sur les risques financiers : perte de recettes pour les réseaux, fragilisation des investissements nécessaires. Cette analyse, rigoureuse mais étroitement comptable, oublie l’essentiel : la gratuité des transports n’est pas une dépense, mais un choix politique structurant. Elle engage la société sur le chemin de la transition écologique, tout en créant de la cohésion sociale.
L’enjeu est clair : plutôt que de se limiter à un raisonnement financier à court terme, il s’agit d’oser une vision globale. La gratuité ne coûte pas si cher au regard des bénéfices qu’elle apporte. Elle est une réponse concrète, efficace et symbolique aux urgences climatiques et sociales.
La gratuité, un choix politique et pas seulement comptable
