CONFINEMENT : la jeunesse en état de détresse

Une étude menée après le premier confinement par le Centre national de ressources et de résilience (CNRR) auprès de 70 000 étudiants, révèle des scores sévères de détresse, d’anxiété, de stress intense, de dépression et d’idées suicidaires, auprès d’un nombre important d’entre eux (près de 20%). Or selon la même étude, seuls 12,4% de ceux qui présentaient au moins un de ces troubles ont déclaré avoir consulté un professionnel de santé. Cette situation résulte notamment de la rareté des services de santé scolaire dédiés aux étudiants. On peut noter qu’il n’existe à Paris que deux bureaux d’aide psychologique universitaire spécifiquement consacrés à soulager le mal-être étudiant, malgré l’accroissement considérable des demandes. Ainsi, selon Frédéric Atger, responsable d’un de ces bureaux, celui-ci enregistrait en moyenne 15 nouvelles demandes chaque semaine avant le confinement, et plus de 60 durant le confinement. Avec comme conséquence de laisser près de 500 étudiants sur le carreau. Cette détresse de la jeunesse se vérifierait aussi du côté des enfants, fortement déstabilisés par la fermeture des écoles. Ainsi dans un article publié le 13 novembre dans Le Monde, quatre pédopsychiatres rappellent les effets dramatiques du confinement du printemps sur les enfants. Selon eux, un quart des enfants auraient été fragilisés notamment par la peur de la mort d’un proche. Et à Taiwan une étude menée sur 1000 jeunes de 13 ans en moyenne rapporte qu’environ 20% d’entre eux ont eu des idées suicidaires pendant le confinement. A cette souffrance s’ajoutent les violences intrafamiliales qu’ont subi certains enfants durant la fermeture des écoles. Selon une étude britannique, ces violences auraient augmenté de près de 20%. Ces alertes sont d’autant plus importantes que certains médecins continuent de demander la fermeture des écoles, comme par exemple Eric Caumes, infectiologue, auteur de Urgence sanitaire, qui demande que seuls les élèves en difficulté scolaire puissent continuer à aller à l’école.