BANLIEUES : Ouvrons les yeux! (220)

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C’est une véritable avalanche de mauvaises nouvelles pour les banlieues : réduction des emplois aidés, diminution des dotations aux communes, baisse des APL, et pis encore annulation de 11% du budget accordé à la Politique de la Ville par l’État ! Les élus locaux concernés n’en peuvent plus, et ont donc décidé de mobiliser l’opinion afin d’influencer le Gouvernement, décidément peu familiarisé avec cette question. Ils ont donc organisé en collaboration avec l’association Bleu Blanc Zèbre les “états généraux de la politique de la Ville” à Grigny le 16 octobre dernier. À cette occasion, on a pu entendre Marc Vuillemot, maire de la Seyne-sur-Mer (Var) et président de Villes et Banlieues, dire combien “la réalité est cruelle”. Car tous les indicateurs tant sur le plan social qu’économique sont au rouge (décrochage scolaire, radicalisation, déserts médicaux, violence…). Pourtant ces territoires “forts de la richesse humaines de leurs habitants portent bien souvent en eux-mêmes les voies de la rénovation et de la redynamisation des quartiers”. Mais pour y parvenir, il faudrait mettre fin à “une compression mortelle des budgets publics”. De ces inquiétudes est né un manifeste solennel pour que le Gouvernement fasse de la Politique de la Ville sa toute première priorité. C’est donc un véritable appel désespéré que lancent les maires, au moment où cette politique fête ses quarante ans. Un anniversaire qui a permis de dresser un bilan qui s’avère indiscutablement positif en ce qui concerne la rénovation des logements, mais particulièrement inquiétant en ce qui concerne le développement des politiques d’accès aux transports, à l’éducation, à l’emploi. Le Jas a donc souhaité consacrer ce moisci un dossier pour présenter la synthèse du rapport récent du Sénat sur la Politique de la Ville et faire part des inquiétudes des maires en espérant qu’elles contribuent à la prise de conscience que l’avenir de la France est largement conditionné par l’avenir de ses banlieues. Ce qui devrait engager l’État à prendre toutes les mesures d’urgence nécessaires pour rétablir l’égalité de traitement entre tous les territoires de la République, mais aussi admettre qu’aucune autorité n’est plus légitime que le maire pour promouvoir dans tous les quartiers en déshérence les actions susceptibles de reconstruire liens sociaux et repères collectifs.

 

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